COVID-19 au Sénégal : impact sur les travailleurs

20 Nov
2020
covid 19

Partout dans le monde, la pandémie de COVID-19 (Coronavirus) bouleverse le quotidien de millions de personnes. Des milliers d’entreprises voient leurs activités impactées: fermetures intégrales ou partielles, perturbations de leur approvisionnement, réorganisation de leur mode de fonctionnement notamment par la mise en place du télétravail dans la mesure de leur capacité.

Ce rapport expose les résultats d’une enquête en ligne réalisée entre le 15 et 22 Mai 2020 auprès d’un échantillon de 179 personnes.

Les répondants ont été invités à faire part de l’impact du coronavirus sur l’organisation de leur activité professionnelle et sur leur perception des mesures gouvernementales.

L’échantillon d’étude montre que 40% des individus sondés sont passés au télétravail afin de maintenir leur activité.
Cette tendance n’est cependant pas homogène. De fortes disparités apparaissent selon les secteurs d’activité.
On retrouve les plus fortes proportions d’individus en télétravail dans les secteurs de consulting ( 71%) et de télécommunications (59%).
 
En revanche, les branches d’activité “Banque/Assurance” (35%) et “Transport/Tourisme” (36%) sont celles où on a les plus faibles proportions d’individus en télétravail, hormis la branche BTP où aucun des individus sondés n’a déclaré être en télétravail.

Environ 29% des individus sondés ont vu leur activité réduite en chômage partiel. Les branches d’activité les plus touchées sont :

  • le “Tourisme/Restauration/Transport” (64%),
  • le “BTP” (63%),
  • et l’ “Agroalimentaire/Commerce” (46%).

En revanche, les branches “Banque/Assurance” et “Poste et Télécommunication” enregistrent les plus faibles proportions d’individus en chômage partiel avec respectivement 4% et 8%. Par ailleurs, il ressort qu’il n’y a pas de différence significative de la moyenne d’âge selon que l’on soit en chômage partiel ou non. En d’autres termes, toutes les tranches d’âge sont impactées par le chômage partiel, aussi bien les jeunes diplômés que les seniors.

Le coronavirus n’est pas seulement une crise sanitaire, mais il a aussi des conséquences économiques sur les ménages. Près de 22% des individus sondés ont déclaré ne plus recevoir de rémunération depuis le début de la crise sanitaire. Les branches d’activités les plus touchées sont le BTP (62%), l’Agroalimentaire (54%) et le “Consulting” (38%). Il est intéressant de noter que les branches “Tourismes/Transport”, bien que les plus impactées en terme d’effectifs en chômage partiel ,n’ont que 21% d’employés qui ne reçoivent plus aucune rémunération.
Parmi les individus qui perçoivent toujours leurs rémunérations, 28% ont constaté une ponction sur leurs bulletins de salaire. Les branches les plus impactées sont le Tourisme (64%), l’Agroalimentaire, le commerce (64%) et le “Consulting” (48%). Les employés des secteurs Télécom (4%), Banque/ Assurance (13%) et Administration Publique (16%) sont les moins impactés par ces mesures.
 
 

Les résultats de l’étude montrent que les travailleurs ont un avis assez partagé quant à la pérennité de leurs emplois.

  • 31% des individus sondés ont exprimé leur pessimisme quant à la pérennité de leurs emplois.
  • 32% se disent “assez rassuré”,
  • 27% ont dit être “très rassuré” alors que 10% sont “sans avis”.

L’analyse selon l’âge montre que les jeunes sont les plus pessimistes. La moyenne d’âge chez les individus qui ont un avis pessimiste sur la pérennité de leur emploi est de 34 ans (la médiane à 32 ans) alors qu’elle est de 37 ans chez ceux qui sont optimisme (la médiane à 36 ans). Un regard sur les branches d’activité montre que les travailleurs exerçant dans le “BTP“ (75%), le ”Tourisme/Transport » (57%), “Consulting” (57%) et l’Agrobusiness (54%) sont les plus pessimistes concernant la pérennité de leurs emplois. Par contre, les travailleurs de l’Administration publique (78%), de la Santé (73%) et “Banque/Assurance” (65%) restent les plus optimistes quant à la pérennité de leurs emplois.

Il apparaît aussi que la presque quasi-totalité des personnes sondées sont pessimistes concernant la situation présente.

  • 58% des individus sondés trouvent le contexte général autour du COVID19 très inquiétant.
  • 37% ont exprimé une inquiétude modérée alors que seulement 4% des sondés restent rassurés.
  • On ne note pas de différence significative de l’appréciation de la situation générale en fonction de la classe d’âge.

Dans l’ensemble, les individus sondés ont un avis très mitigé sur les mesures prises par le gouvernement face au COVID19.

Pour 19% des personnes sondées, les mesures prises sont “ Pas du tout bonnes“ et 27% ont un avis négatif mais plus modéré. En somme, 46% des individus sondés ont un avis négatif sur les mesures prises par le gouvernement.

A l’opposé, 37% des sondés trouvent que le gouvernement a pris de bonnes mesures, 5% jugent les mesures très bonnes et pour 2% des sondés les mesures prises sont excellentes.

10% des enquêtés restent sans avis face à cette question.

Il est à noter qu’on a une sur-représentativité des jeunes (moins de 30 ans) parmi les répondants qui n’ont pas d’avis sur les actions entreprises par le gouvernement.

L’analyse selon la branche d’activité montre que le BTP, malgré qu’il soit très impacté par les événements, abrite la plus forte proportion d’individus qui ont un avis favorable (62,5%) sur les mesures prises par le gouvernement.

En seconde position, nous avons les agents des services de santé et des Postes et télécommunication où 54,5% des individus sondés trouvent que le gouvernement à pris les bonnes mesures.

A l’opposé, nous avons les branches d’activité “Tourisme/Transport” (57%), “Banque/Assurance” (52%) et “Consulting” (52%) qui affichent les plus fortes proportions d’employés ayant un avis défavorable sur les mesures de riposte entreprises par le gouvernement.

Les hommes ont un meilleur avis sur les mesures prises par le gouvernement comparé aux femmes. En effet, il existe une différence significative entre la proportion d’hommes qui trouvent que le gouvernement a fait les bons choix (52%) et celle des femmes qui partagent le même avis (28%).

Nous avons 60% des personnes sondées qui sont contre un confinement de la population. Mais ce résultat montre quelques disparités selon la branche d’activité du répondant. En effet, les travailleurs des branches “Banque/Assurance” sont majoritairement favorables (52%) à l’imposition d’un confinement général de la population. Les individus exerçant le travail de “Consulting” affichent également un niveau relativement élevé (47%) de membres favorables au confinement de la population.

Les travailleurs de l’administration publique et de la branche “Tourisme/Transport” ont en revanche les plus fortes proportions d’individus défavorables à la mise en place d’un confinement général de la population avec respectivement 69% et 64% des individus sondés.

Dans l’ensemble, l’étude révèle que les populations dans leur majorité ont moyennement confiance au gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire. En effet, 41% des répondants affirment avoir une confiance moyenne au gouvernement, 16% lui accordent une confiance “assez élevée” et 3% une confiance “très élevée”. A l’inverse, 25% accordent une faible confiance au gouvernement, 12% lui prête une “très faible” confiance et 3% ne lui confère aucune confiance dans la gestion de la crise sanitaire.

L’analyse selon la branche d’activité, montrent que ce sont les employés des branches “Santé” et “Banque/Assurance” qui font le moins confiance au gouvernement. On a respectivement 55% et 52% des employés de ces branches d’activité qui n’ont pas confiance en ce dernier dans la gestion de cette crise sanitaire. Par ailleurs, l’étude révèle que les individus sondés ne sont pas optimistes quant à une maitrise rapide de l’épidémie (moins de 03 mois). q47,5% pensent que l’épidémie va disparaître d’ici au moins six (06) mois q21% pensent qu’elle perdurera pendant au moins une année. qSeuls 6% des répondants pensent que l’épidémie sera maitrisée dans le mois à venir (01 mois) et 26% parient sur une maitrise de l’épidémie dans les trois (03) mois. On constate que ce sont les employés des branches d’activité “Santé”, “Consulting” et “Banque/Assurance” qui sont les plus pessimistes. En effet, nous avons 81% des travailleurs de la Santé qui sont pessimistes (au moins 06 mois) concernant la fin de l’épidémie,

  • 81% des employés de la branche “Consulting”
  • et 71% chez les “Banques/Assurance” partagent le même avis. Notons que c’est chez les étudiants qu’on a le plus fort taux d’optimisme avec 53% des sondés qui pensent que l’épidémie sera maitrisée dans les trois (03) mois.

Différents dispositifs de maintien de l’emploi ont été adoptés selon les secteurs:

  • Le télétravail pour 40% des individus sondés (avec une prédominance dans les secteurs du consulting et des télécommunications).
  • Le chômage partiel a également  été activé pour 29% des individus (principalement dans le tourisme/transport/restauration et le BTP).

Si 22% des salariés ne perçoivent plus de salaire, parmi ceux qui en perçoivent, 28% ont vu leur rémunération diminuer.

Les perspectives d’avenir sont perçues différemment en fonction des secteurs d’activité: si les travailleurs de l’administration publique, de la santé  et de la banque/assurance sont assez confiants quant à la pérennité de leurs emploies, ceux des secteurs du BTP, du tourisme/transport, du Consulting et de l’agrobusiness sont dans leur majorité plutôt pessimistes quant aux perspectives d’emplois.

Quant à la gestion de crise, les avis sont très mitigés dans l’ensemble. En effet, 44% des individus sondés jugent bonnes les mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie alors 46% d’entre eux ont un avis négatif.

Néanmoins, seul un tiers des individus croient en une maîtrise à court terme de la crise sanitaire.

Testeur TESTNOM
Author: Testeur TESTNOM