Perception du litige foncier au Sénégal

Au Sénégal, la forte croissance démographique, le développement des industries agro-alimentaires ainsi que l’urbanisation galopante ont induit une pression importante sur le foncier. La course à la propriété foncière est devenue un business florissant, source d’une très forte convoitise de divers acteurs. Dans son rapport datant d’Avril 2017, la Commission Nationale des Réformes Foncières (dissoute la même année) sonnait l’alerte en affirmant que « les conflits fonciers se caractérisent par leur multiplicité, leur diversité et le caractère variable de leur intensité et de leurs facteurs déclencheurs. Leur gestion est complexe et délicate, surtout dans le contexte des pays subsahariens où les législations coexistent de fait avec des coutumes encore vivaces ». Naturellement, ces conflits ont engendré de multiples confrontations fondées sur des légitimités et droits différents aussi bien en milieu urbain que rural, comme en atteste le Président de la République Macky SALL qui précise que plus de 90% des alertes pour les risques de conflit qu’il reçoit concernent le foncier.

Ainsi, il apparait évident que le foncier constitue une réelle préoccupation pour les populations qui aspirent à devenir propriétaires. Au regard de l’ampleur et de la récurrence de ces litiges sur le territoire national, la question de l’insécurité foncière se pose au sein des populations urbaines et rurales. L’exemple de Mbour 4 Extension (département de Thiès) en est une belle illustration sans oublier le triste contentieux de Ndingler.

C’est dans ce contexte que DOLPH-STATS CONSULTING, un cabinet de conseil en études statistiques, a lancé une étude visant à recueillir la perception des sénégalais vis-à-vis des litiges fonciers dans le territoire national. Cette étude ne se focalise pas uniquement sur les détenteurs de titres à valeur juridique mais sur l’ensemble de la population sénégalaise afin de prendre en compte les avis de l’ensemble des couches sociales.